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Deux
Foires à Fégréac au XVIè Siècle
D’après l’Almanach Paroissial de Fégréac -
1931.
Nos six foires actuelles (2ème
jeudi de janvier, 3 février, 6 mars, mardi après le 12 mai (Quasimodo), 28 mai
et 2ème jeudi de décembre), toutes de création récente puisque celle qui
semble la plus ancienne, la foire du 28 mai, aura l’an prochain juste
quatre-vingts ans, eurent, si on peut dire, des ancêtres au XVIème siècle,
ancêtres qui reçurent du roi de France, leurs lettres de noblesse.
Les
dates choisies, 22 juillet, jour de la fête de Sainte Madeleine, et le 30 aout,
jour de celle de Saint-Fiacre, le furent sans doute parce que l’on célébrait
ces deux fêtes à Fégréac avec quelque solennité. La Chapelle de Sainte
Madeleine, et l’autel de Saint-Fiacre à l’église paroissiale, étaient ces
jours-là lieux de pélerinage ; la foire s’ajouterait à la fête religieuse
et serait plus facilement achalandée.
Quelle
fut la fortune de ces deux foires ? Nous ne saurions dire. Les documents du
XVIIIème sicèle, que nous possédons, en particulier les registres des délibérations
du général de la paroisse, quand ils parlent de la chapelle de la Madeleine,
ne disent pas un mot du pélerinage, ni de la foire.
Voici
la copie des lettres du Roi Charles IX, établissant ces deux foires :
« Lettres
patentes du roy Charles IX, créant et établissant à Fégréac, à la demande
de Jean Le Coustellier, escuyer, seigneur de Penhoet, deux foires franches,
chaque année, l’une le jour de la Magdeleine, l’autre le jour de la
Saint-Fiacre.
FOIRES
DE LA MAGDELEINE ET SAINT-FIACRE EN FEGREAC.
« Charles, par la grâce de Dieu, roi
de France, à tous présens et advenir, Salut.
Nous avons receu l’humble supplication de
notre cher et bien aimé Jehan le Coustellier, escuyer, seigneur du Broussay et
de Penhoet en la paroisse de Fégréac, diocèse de Nantes en Bretagne,
contenant que ledit lieu de Penhoet est assis en bon et fertil païs, auquel y a
Bourgade et paroisse de grant estandue ou passent et repassent chacun jour
plusieurs marchans et autres, allans et venans.
A cette cause pour décorer et augmenter
ledit lieu ; aussi pour le bien, protfit et utilité de la chose publicque et du
païs d’environ, seroit requis et nécessaire qu’il eust audit lieu de Fégréac,
deux foires l’an, l’une le jour de la feste de la Magdeleine, lautre le jour
de la Saint-Fiacre, si nostre plaisir estoit les y créer et ériger, nous
suppliant très humblement luy en octroyer nos lettres nécessaires.
Pourquoi, nous , ce considéré, inclinant
libérallement à la supplication et requeste dudit Le Coustellier, suppliant,
avons audit lieu de Fégréac, créé, érigé et estably et ordonné et par ces
présentes, de nostre grâce spéciale, pleine puissance et auctorité royale,
créons, érigeons, établissons, ordonnons, deux foires l’an, aux dicts jours
de la Madeleine et Saint-Fiacre, pour icelles foires estre dorénavant tenues,
entretenues et continuées.
Voullons en oultre et octroyons que les
marchans, et autres fréquentans esdites foires y puissent à leur laise amener,
vendre, conduire, achapter et trocquer toutes manières de denrées et
marchandises, jouissent et usent de tels et semblables privilèges, franchises
et librtéz qu’ils ont accoutumé faire ès autres foires du pays d’environ.
Et que pour ce faire, ledit suppliant puisse
faire mettre et asseoir audict lieu de Fégréac, bancs, loges estaux et autres
choses requises et nécessaires à tenir lesdictes foires, pourveu touttefois,
que à quatre lieues à l’entour, n’y ait esdits jours, autres foires.
Si donnons un mandement, par ces présentes,
à notre seneschal de Nantes ou son lieutenant, et à tous nos autres justiciers
et officiers ou leurs lieutenants et à chacun d’eulx, si comme à luy
appartiendra.
Que de noz présentes grâces, création et
établissement de foires, donnons et auctorisons par ces présentes, ils fassent
et souffrent que ledit suppliant et ses successeurs, seigneurs dudit lieu de
Penhoet, joyr et user ensemble lesdits marchans plainement et paisiblement et ne
souffrir qu’il sioit à eux fait ou donné aucuns empeschements, ne pour le
temps présent, ne pour le temps advenir, ne aucun moyen d’estourbier ou
empeschement, au contraire.
Lesquels... et icelles foires facent crier à
son de trompe et en publicq par tous les villages, villes et lieux ou besoin
sera et qu’ils verront estre à faire. Si
tel est votre plaisir, en tesmoing de ce nuous avons fait mettre à ces présentes
notre scel, sauf en autres choses notre droit et celuuy d’autruy maintenir.
Donné à Paris, au mois de juillet, l’an
de grâce 1566 et de notre règne le sixième.
A la requête de noble homme Jan le
Coustellier, seigneur du Brossay, impétrant, lesdites lettres furent enregistrées
au greffe de la Chambre des Comptes de Nantes, le samedy 27 juillet 1566 et
furent bannies les dimanches suivants en la paroisse de Fégréac et
environnantes. »
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