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mai 1792, jour de la Pentecôte Voici
une synthèse de plusieurs récits trouvés dans divers
documents concernant la journée du 27 mai 1792, jour de
Pentecôte. La chapelle Saint Jacques fut témoin dune
grande catastrophe sous la Révolution le jour de la
Pentecôte, le 27 mai 1792. Monsieur Orain, prêtre
réfractaire, devait célébrer la messe au bourg. Or la
veille le bruit se répandit que des soldats "Bleus"
allaient venir arrêter les prêtres réfractaires. Bon
nombre de paroissiens persuadés que la messe
naurait pas lieu au bourg, se dirigèrent, tôt le
matin, vers les 6 heures, vers la chapelle de la Touche
Saint Joseph. Mais là ils apprirent que le chapelain de
Rieux Monsieur Tual, qui desservait habituellement la
chapelle n'y viendrait pas à cause de la solennité de
la Fête. Les paroissiens présents décidèrent alors de
traverser la Vilaine et dassister à la Messe à
Rieux où beaucoup de prêtres catholiques pouvaient
célébrer librement. Mais dans leur précipitation, ils
sentassèrent trop nombreux dans deux bateaux. Le
passeur fit de grands efforts pour pousser au large un
des bateaux échoués sur la vase car la marée était
très basse. Et enfin ce bateau glissa sur la pente
vaseuse de la rive. Dans ce mouvement, l'eau entra par
dessus le plat bord du coté de la rivière. Les
passagers effrayés se portèrent de l'autre coté et le
firent chavirer. Surchargé (il comptait 80 personnes) il
sombra peu après le premier flot du mascaret[1]. La marée roula pêle-mêle les naufragés.
Les occupants sefforcèrent de saccrocher aux
roseaux de la rive, d'autres se prenaient les uns aux
autres et par là s'entraidaient à se noyer. Cependant,
la plupart sortirent du lit de la rivière couverts de
boue. Mais comme la marée montait, 14 personnes, toutes
de Fégréac, périrent noyées. Un ancien militaire, Jean Poulain, témoin de la
catastrophe déclara à l'Abbé Orain : "J'ai été
à la guerre et plusieurs fois au feu, au combat, au
milieu du meurtre et du carnage où je voyais des hommes
tombés morts ou blessé à mes côtés, mais je n'ai
jamais été si effrayé et si transis que dans ce jour
où je voyais mes enfants au milieu de cette rivière s'écrier
vers moi et m'appeler : mon père, je me noie, aidez-moi
donc à me sauver, le courant m'entraîne ! et je ne
pouvais leur être d'aucune utilité ayant bien de la
peine à me retirer du milieu des vases de la marée
montante." La nouvelle en fut bientôt portée par toute la
paroisse et ailleurs par les personnes même que l'on
voyait s'en retourner après s'être échappées du
naufrage. Les uns avaient perdu leurs chaussures, d'autres
leur coiffe, d'autres une partie de leurs habits et tous
étaient à peine reconnaissables tant ils étaient
couverts de vase et de boue. Cependant, la rumeur était fausse, et lAbbé Orain célébra ce jour-là sa messe à Fégréac, les "Bleus" ne vinrent pas le capturer. LES NOYÉS DE LA PENTECOTE 1792
[1] Vague importante qui progresse avec la marée, car à l'époque la marée se faisait sentir jusque loin dans les terres, le barrage d'Arzal n'existant pas...
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